Faire simple, c’est parfois compliqué – La “simplexité” selon Pixar

Simplifier, c’est révéler l’essentiel caché. 

“Je n’ai fait celle-ci plus longue que parce que je n’ai pas eu le loisir de la faire plus courte.”

— Blaise Pascal, Lettre XVI des Lettres provinciales (1657)

💡 Pour info, il parle bien d’une lettre. Comme quoi, même au XVIIe siècle, on savait déjà que faire court demandait du temps. La simplicité, c’est une construction. Pas un raccourci.

Parce qu’on croit souvent que faire court, faire simple, faire clair, c’est facile.

On pense que ceux qui vont droit au but ont juste moins de choses à dire.
On imagine que la simplicité est un luxe. Ou une paresse.

Mais la vérité, c’est que faire simple est un effort. Un art. Une stratégie.
Et parfois, c’est même un acte de transformation.


I. La simplicité, cette illusion bien construite

Quand une histoire est fluide, qu’on la comprend vite, qu’elle nous touche sans nous perdre…
C’est rarement le fruit du hasard.

Derrière la clarté, il y a souvent une structure invisible mais puissante.
Derrière un récit simple, il y a toute la complexité du monde — maîtrisée, choisie, dosée.

La simplicité, ce n’est pas l’absence de complexité.
C’est la complexité bien rangée.


II. Pixar, maîtres absolus de la “simplexité”

Le terme simplexité n’est pas un néologisme narratif, mais un concept scientifique proposé par le neuroscientifique Alain Berthoz

Il désigne la capacité du vivant — et notamment du cerveau — à organiser des comportements complexes de manière apparemment simple.

Autrement dit : rendre accessible une architecture riche sans en diluer la profondeur.

Pixar incarne la simplexité à la perfection. On ne les présente plus, mais on ne souligne pas assez l’élégance de leur structure narrative : 

  • une narration claire, aux enjeux identifiables
  • des émotions profondes, presque archétypales
  • une structure invisible mais ultra-maîtrisée

🎬 Ratatouille, Vice-versa ou encore Là-haut fonctionnent ainsi : ils parlent aux enfants sans simplisme, et aux adultes sans surcharge

En quelques minutes, ces maîtres de l’animation nous embarquent, nous touchent, nous font réfléchir…
Et pourtant, tout paraît si simple.

On comprend tout.
On ressent beaucoup.
Et on ne voit presque rien des rouages.
C’est ça, la simplexité narrative.

Remember : 

  • Là-haut : une histoire d’amour et de deuil racontée sans un mot en quatre minutes.
  • Vice-versa : la cartographie émotionnelle de l’enfance, à travers des personnages-émotions.
  • Ratatouille : un rat qui cuisine mieux que tous les chefs, et pourtant c’est une ode à la créativité et à la légitimité.

Et puis il y a Soul.


🐠 L’histoire du petit poisson

Dans Soul, ce thème est cristallisé dans une fable aquatique aussi simple qu’éclairante, racontée par Dorothea Williams à Joe Gardner :

« Tu connais l’histoire du petit poisson ?
Il va trouver un poisson plus âgé et lui dit :
“Je cherche un endroit qu’on appelle l’océan.”
“L’océan ?”, dit le vieux poisson. “Tu nages dedans.”
“Ça ?”, lui dit le jeune poisson. “Ça, ce n’est que de l’eau.
Moi, ce que je recherche, c’est l’océan.” »

💡 Cette métaphore est une masterclass de simplexité : une quête vers quelque chose de grand, profond, essentiel… alors même que cette chose est déjà là, dans la simplicité apparente de ce qui est.

Elle dit tout :

  • Notre tendance à chercher loin ce qui est déjà là
  • Notre besoin de complexifier pour donner du poids
  • Notre difficulté à reconnaître l’essentiel, simplement parce qu’il ne fait pas de bruit

🎥 La scène en version originale sur YouTube

Et si vous aussi, vous nagiez déjà dans l’océan ?


III. Le cerveau, lui aussi, veut du simple (mais pas du simpliste)

Notre cerveau adore la structure.
Il est conçu pour reconnaître des formes, des motifs, des récits.

Mais attention :

  • Trop compliqué ? Il se ferme.
  • Trop confus ? Il lâche l’affaire.
  • Trop flou ? Il zappe.

Ce qu’il cherche, c’est une simplicité cohérente. Une narration lisible.
Ce n’est pas un caprice.
C’est un besoin neurologique.

Et c’est aussi ce que cherchent vos interlocuteurs, votre audience, vos lecteurs, vos clients…
Une histoire claire.
Qui ne dit pas tout.
Mais qui révèle l’essentiel.


IV. Simplifier votre récit ne veut pas dire l’appauvrir

Dans les accompagnements que je propose, je rencontre souvent cette peur :

“Si je simplifie mon parcours, on ne comprendra pas sa richesse.”
“Je suis multiple. Comment tout dire sans me trahir ?”
“Je ne veux pas être réduit·e à un pitch.”

Mais voilà : tant que votre histoire reste encombrée, saturée, trop « touffue », elle ne touche pas.

Ce n’est pas que vous êtes “trop”.
C’est que vous n’avez pas encore choisi ce qui doit résonner maintenant.


V. The YOU Code : la simplicité comme acte de reprogrammation

Dans la Wave 2 – Recode de The YOU Code, on ne complexifie pas l’identité.
On la déploie avec clarté.

Ce travail de simplification n’est pas cosmétique.
C’est un travail en profondeur :

  • on détricote les récits hérités
  • on débusque les couches inutiles
  • on revient au fil rouge : le vôtre

Simplifier, c’est affirmer.
C’est choisir son axe.
C’est arrêter de justifier.

Et c’est là que le récit devient magnétique.


✍️ Exercice de reprogrammation simplexe

  1. Pensez à une expérience marquante de votre vie.
    Quelque chose de fondateur, douloureux ou structurant.
  2. Racontez-la en 10 lignes.
    Puis en 5 lignes.
    Puis en 1 seule phrase.

Enfin, posez cette question :

“Qu’est-ce que ça dit de moi aujourd’hui ?”

Ce n’est pas un résumé.
C’est une révélation.
Un miroir.
Une narration active.


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