Ce qu’on redoute est souvent ce qu’on retient.
La peur. Elle nous fait sursauter, hésiter, fuir… mais surtout, elle nous fait rester.
En narration, la peur n’est pas juste un outil pour les films d’horreur : c’est un levier universel qui capte l’attention, maintient le suspense et ancre les récits dans la mémoire.
Dans une société saturée de contenus, une histoire qui ne provoque aucune réaction émotionnelle est immédiatement oubliée. La peur, en particulier, active des mécanismes profonds dans notre cerveau, stimulant notre instinct de survie et nous poussant à prêter une attention immédiate à ce qui se passe.
Mais comment l’utiliser sans tomber dans le piège du sensationnalisme ? Quels sont les secrets des récits qui utilisent la peur intelligemment pour captiver et marquer durablement ?
I. Le rôle psychologique de la peur en storytelling
1. Un déclencheur instinctif ancré dans notre cerveau
Le cerveau humain est programmé pour détecter les menaces. Cette capacité, qui remonte à nos ancêtres vivant en milieu hostile, repose sur deux systèmes cognitifs :
- Le système limbique (émotionnel) qui réagit immédiatement aux signaux de danger.
- Le cortex préfrontal (rationnel) qui analyse et traite l’information.
En narration, la peur fonctionne exactement de la même manière.
Elle capte immédiatement notre attention via une menace apparente, puis nous pousse à rechercher une solution dans le récit.
2. Pourquoi la peur fonctionne aussi bien dans les histoires ?
Selon Christopher Booker (The Seven Basic Plots), toutes les histoires sont une lutte contre un ennemi, une menace ou une peur.
💡 « Une malédiction s’abat sur le héros, qui reste figé jusqu’à sa rédemption miraculeuse grâce à l’intervention d’un guide. »
Ce schéma narratif est omniprésent :
📌 Dans les contes → Le loup du Petit Chaperon Rouge.
📌 Dans les thrillers → La traque d’un tueur invisible (Zodiac).
📌 En marketing → La peur de rater une opportunité (FOMO dans les campagnes de lancement).
✅ La peur met le héros (ou le spectateur) face à une problématique immédiate.
✅ Elle génère une tension qui pousse à la recherche d’une solution.
✅ Elle fait monter l’émotion et rend le récit inoubliable.
II. La peur comme levier narratif en fiction et en communication
La peur est un outil narratif puissant qui peut être utilisé à différents niveaux, que ce soit en fiction ou en communication de marque.
1. Suspense et engagement : le pouvoir de la tension dramatique
Dans toute histoire captivante, il y a un élément perturbateur qui génère une forme de tension.
En fiction, le suspense naît de la peur de l’inconnu. C’est ce qui nous tient en haleine dans des films comme Alien (1979) où la menace est tapie dans l’ombre.
💡 Exemple en storytelling de marque :
Les grandes campagnes publicitaires jouent sur le suspense et l’anticipation.
📌 Apple cultive le mystère avant chaque keynote pour créer une attente fébrile.
📌 Netflix utilise des bandes-annonces qui laissent plus de questions que de réponses, incitant au binge-watching.
✅ Une bonne histoire ne donne pas tout, tout de suite. Elle installe une tension, un manque.
2. Storytelling de marque : comment la peur peut être utilisée en marketing ?
📌 Campagnes de prévention
👉 Une peur rationnelle utilisée pour provoquer un changement d’attitude.
Ex : Les campagnes contre l’alcool au volant mettent en scène la catastrophe évitable pour déclencher une prise de conscience.
📌 Marketing de la rareté et FOMO (Fear of Missing Out)
👉 Jouer sur la peur de rater une opportunité.
Ex : « Dernier jour pour bénéficier de cette offre ! » → Un levier psychologique basé sur la peur du regret.
📌 Protection et sécurité : un storytelling basé sur l’instinct de survie
👉 Certaines marques utilisent la peur pour vendre une protection.
Ex : Les alarmes de maison ne vendent pas un système, elles vendent la tranquillité d’esprit et l’absence de menace.
✅ Utilisée intelligemment, la peur ne manipule pas, elle sensibilise et motive l’action.
III. Quand et comment bien doser la peur dans une narration ?
💡 L’erreur fatale : trop de peur tue l’impact narratif.
Christopher Booker souligne dans The Seven Basic Plots que l’équilibre est essentiel.
Une peur trop excessive provoque du rejet (on la refoule ou on s’y habitue).
👉 Exemple en fiction :
Si un film d’horreur ne fait que multiplier les jumpscares sans montée en tension, il devient prévisible et perd son impact (Paranormal Activity 4 en est l’exemple parfait).
👉 Exemple en marketing :
Les marques qui abusent des tactiques alarmistes finissent par lasser leur audience. Exemple : les publicités anxiogènes sur les antivirus qui, à force d’exagérer, créent une insensibilisation du message.
📌 Règle d’or : Alterner tension et soulagement.
Un bon storytelling alterne des moments de crise et de résolution, pour maintenir l’engagement sans épuiser l’audience.
IV. Conclusion : la peur, une émotion qui transforme les récits en expériences sensorielles et mémorables
La peur est une des émotions les plus puissantes en storytelling, car elle :
✅ Capte instantanément l’attention.
✅ Crée une tension qui pousse à rester jusqu’à la résolution.
✅ Transforme une histoire en expérience sensorielle inoubliable.
👉 Mais elle doit être bien dosée pour ne pas devenir excessive ou contre-productive.
🚀 Utilisée intelligemment, la peur devient un outil narratif redoutable, en fiction comme en communication.
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