Ces émotions qu’on ressent sans savoir les nommer 

Ce qu’on ne peut pas nommer, on peut le raconter.

Certaines émotions ne se laissent pas facilement nommer.
Elles flottent quelque part entre le langage et le ressenti.
Présentes, puissantes, mais insaisissables.

Et pourtant, elles influencent nos décisions, nourrissent nos récits intérieurs, modèlent notre façon de voir le monde.

John Koenig, avec The Dictionary of Obscure Sorrows, a donné un nom à ces états d’âme inclassables — des mots inventés pour dire l’indicible, là où les langues existantes échouaient.

🎬 Et comme le cinéma est l’un des plus beaux miroirs de ces nuances émotionnelles, explorons-en dix via des exemples de récits qui leur donnent forme, sans toujours les expliquer.


1. OPIA – L’intensité d’un regard, entre intrusion et vulnérabilité

Regarder profondément quelqu’un dans les yeux et sentir une connexion si forte qu’elle en devient presque inconfortable…

🎬 Lost in Translation (2003)

👉 La scène finale entre Scarlett Johansson et Bill Murray. Un regard, aucune explication, et pourtant un monde de sens.

📌 Leçon narrative :
L’impact d’un regard bien filmé peut être plus fort qu’un dialogue.


2. MONACHOPSIS – Le sentiment diffus de ne jamais appartenir nulle part

Vous êtes dans un groupe, une foule, une fête… et pourtant, vous vous sentez décalé·e, invisible, à côté.

🎬 Edward aux mains d’argent (1990)

👉 Edward, magnifique et inadapté, dans un monde pastel qui le regarde sans le comprendre.

📌 Leçon narrative :
Le personnage « étranger » renforce l’identification du spectateur et questionne la norme.


3. VELLICHOR – La nostalgie poignante des librairies d’occasion

L’odeur des vieux livres, les annotations d’un inconnu dans les marges, le sentiment d’être connecté à une époque révolue…

🎬 Minuit à Paris (2011)

👉 Un écrivain qui fantasme le passé… et finit par y entrer.

📌 Leçon narrative :
La nostalgie est un moteur narratif puissant qui transcende les époques.


4. LIBEROSIS – L’envie de ne plus tout prendre à cœur

Le besoin de se détacher, d’être plus léger, d’arrêter de suranalyser.

🎬 Into the Wild (2007)

👉 Christopher McCandless abandonne tout pour retrouver l’essentiel.

📌 Leçon narrative :
Le conflit entre détachement et responsabilité est au cœur des grandes transformations de personnages.


5. ANECDOCHE – L’impression que tout le monde parle, mais que personne n’écoute

Ce moment où vous réalisez que les conversations sont vides, que personne ne capte vraiment ce qui est dit…

🎬 A Ghost Story (2017)

👉 Un homme meurt, devient un fantôme, et reste silencieux au milieu de la vie qui continue autour. Il voit, il ressent, mais ne peut plus communiquer.

📌 Leçon narrative :
Quand tout le monde parle, le silence devient la forme la plus radicale de narration.


6. SONDER – Prendre conscience que chaque inconnu a une vie aussi complexe que la vôtre

🎬 Mr. Nobody (2009)

👉 Une infinité de vies possibles, et autant de trajectoires intérieures.

📌 Leçon narrative :
Une narration éclatée permet d’explorer les multiples facettes d’une même existence.


7. JOUSKA – Les conversations hypothétiques qu’on rejoue en boucle

🎬 Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004)

👉 Revenir sur ses souvenirs pour tenter de les modifier. Revivre, retoucher, raturer.

📌 Leçon narrative :
Explorer les « et si ? » est un puissant ressort dramatique.


8. EXULNASIS – L’impression que personne ne comprendra jamais ce que vous avez vécu

🎬 Donnie Darko (2001)

👉 Une expérience métaphysique incommunicable, et un silence immense à l’intérieur.

📌 Leçon narrative :
L’isolement du protagoniste renforce son impact émotionnel.


9. MAUERBAUERTRAURIGKEIT – Le besoin inexplicable de repousser les gens qu’on aime

🎬 Frances Ha (2012)

👉 Frances sabote inconsciemment ses relations dans une fuite en avant.

📌 Leçon narrative :
L’autosabotage émotionnel est un levier de tension dramatique fin et profond.


10. CHRYSALISM – Le sentiment de paix d’être à l’intérieur pendant un orage

🎬 The Grand Budapest Hotel (2014)

👉 Un hôtel hors du monde, un refuge pastel dans un monde en chaos.

📌 Leçon narrative :
Créer un contraste entre chaos externe et apaisement interne ancre un récit dans l’émotion pure.


🎯 Conclusion : ces émotions comme matières brutes de narration

Ces émotions dites « intraduisibles » nous rappellent que le langage a ses limites.
Mais que le récit, lui, peut dépasser ces limites.

Quand vous ressentez quelque chose que vous n’arrivez pas à nommer, ne cherchez pas forcément un mot.
Cherchez une scène. Un cadre. Une histoire.
C’est là que le storytelling devient un art alchimique :

Il transmute l’indicible en image, en vibration, en récit partageable.


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